29/09/2016

Déficits et baisses d'impôts, les français n'y croient plus; au contraire ça augmentera encore!


Le plaidoyer de Bercy sur les baisses d’impôts ne convainc pas les Français


Michel Sapin en a fait l'un de ses principaux arguments lors de la présentation mercredi du projet de budget 2017  : les récentes baisses d'impôts sur le revenu décidées par le gouvernement auraient compensées les hausses d'un début de quinquennat. Las, le plaidoyer du ministre de l'Economie et des Finances ne convainc pas l'opinion. Selon un sondage Odoxa pour « Les Echos » et de Radio Classique, huit Français sur dix ne croient pas en cette affirmation et pensent donc toujours que leur facture a augmenté depuis 2012 . Le ras le bol fiscal est toujours vivace. Plus embêtant pour le gouvernement, même parmi les sympathisants de gauche on reste sceptique (à 63 %) face à cet argument, si bien que l'effet électoral de la mesure risque d'être ténu. D'un point de vue économique, l'affirmation de Michel Sapin était contestable, se centrant sur le seul impôt sur le revenu. Un institut comme l'OFCE estimait au contraire que les ménages avaient subi 35 milliards de hausses de prélèvements obligatoires depuis le début du quinquennat, quand COE-Rexecode arrivait, lui, à un total de 58 milliards à fin 2015.

Défiance

Mais le scepticisme des Français tient à des raisons plus brutes. « Dès lors qu'on aborde une question économique, personne ne croit plus à la parole de ce gouvernement », explique Gaël Sliman, le président d'Odoxa. Ceci explique que les Français soient 85 % à ne pas croire non plus à l'objectif d'un déficit en dessous de 3 % du PIB, autre grande annonce du budget 2017, selon le même sondage. Le sentiment est le même chez les sympathisants de gauche (à 70 %).
Cette défiance est encore plus grande quand on touche à la thématique fiscale, selon le sondeur. « Les Français n'oublient pas que la grande vague d'impôts de 2012 a été niée au début, avec un Jean-Marc Ayrault disant partout que neuf français sur dix n'étaient pas concernés, et qu'il a fallu un an avant que cette dénégation cesse », note Gaël Sliman. Le phénomène est amplifié par le fait que ce soit Michel Sapin - « l'homme de l'inversion de la courbe du chômage, donc très peu crédible » - qui parle de compensation entre hausse et baisse d'impôts.

Seule consolation pour le gouvernement, la confiance en matière économique pour l'actuelle opposition n'est pas meilleure. Une personne sur six seulement (17 %) pense que la droite ferait mieux en matière de réduction du déficit public. « Que ce soit pour le chômage, la fiscalité ou les 3 %, il y a une démonétisation de la parole politique », constate Gaël Sliman.



Sondage réalisé les 22 et 23 septembre, par Internet, auprès de 983 personnes, selon la méthode des quotas.

POUR EN SAVOIR PLUS :  Voir l''intégralité du sondage ODOXA

Source: lesechos.fr Renaud Honoré

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