08/11/2016

Internet: "La démagogie cognitive nous menace"


Gérald BronnerGérald Bronner, Université Paris-Diderot : "La démagogie cognitive nous menace"

Comment Internet, marché de l'information dérégulé, conforte un univers de croyances aux dépends de l'esprit critique et de la pensée rationnelle. Loin de développer notre esprit critique, Internet nous rend plus crédules aux croyances irrationnelles. Telle est la thèse de Gérald Bronner, spécialiste de la sociologie cognitive. “Les mécanismes latents qui fonctionnent depuis l’homme préhistorique – la vigilance aux risques, la peur du danger – sont réactivés à la puissance au carré sur Internet. Or sur ce marché dérégulé de l’information, les filtres des ‘gate-keepers’ censés opérer le tri entre le vrai et le faux et entre le bien et le mal n’agissent plus”, s’alarme-t-il. Un terreau propice au développement d’interprétations du réel “éloignées de la pensée méthodique et du bon sens rationnel” à l’instar des théories complotistes, du précautionnisme – “qui nous fait mal évaluer les risques”, et du radicalisme extrémiste… Pour Gérald Bronner, se met ainsi petit à petit en place une sorte de dangereuse "démagogie cognitive" non régulée dans les domaines les plus divers : politique, sanitaire, environnemental, géopolitique. L’expert en appelle à une prise de conscience de la part des médias, des scientifiques et de tout à chacun pour contrecarrer la propagation des idées fausses. “Il n’est pas trop tard. La bataille pour la raison n’est pas perdue !”, lance-t-il.

Propos recueillis par Philippe Plassart


En matière de croyances irrationnelles, nous nous trouvons dans une situation à la fois inédite et critique. L’état de l’opinion publique aujourd’hui n’a certes plus rien à voir avec les perceptions qui prévalaient par exemple au Moyen-Âge Les croyances irrationnelles ont largement reculé grâce aux progrès des connaissances et à l’élévation du niveau général d’éducation. Pour autant, les croyances existent toujours mais jusqu’à récemment, elles étaient régulées dans l’espace social. La grande nouveauté, c’est la dérégulation du marché de l’information qui fait en quelque sorte se révéler les pentes les plus ordinaires de notre raisonnement. Or ces dernières, pour de multiples raisons, peinent à nous faire distinguer le vraisemblable du faux et ne sont guère favorables à la diffusion de la vérité.

Les limites de notre mental

Une croyance par rapport à une connaissance est d’abord une négociation intellectuelle avec le monde. Ce qui relève de la croyance est une expression mentale des limites de notre rationalité. Ces limites sont de trois ordres. Elles sont d’abord d’ordre dimensionnel – nous nous situons dans un espace limité ; ensuite d’ordre culturel – le même phénomène sera interprété différemment selon la culture des individus ; et enfin il faut faire avec nos limites cognitives – notre cerveau est un outil fabuleux mais dans certaines circonstances, il commet de façon presque systématique des erreurs parce qu’il est trompé par de fausses intuitions. L’idée que le soleil tourne autour de la terre est une bonne illustration de ces limites.

Notre positionnement géographique nous induit spontanément en erreur, et cette erreur a été pendant longtemps renforcée par des dogmes religieux – non discutables – qui plaçaient la Terre au centre du monde. Enfin, pour concevoir que le géocentrisme est faux, il faut fournir un effort cognitif important car si la Terre tourne autour du soleil, comment se fait-il que l’on ne perçoit pas son mouvement ? L’histoire de la connaissance humaine est celle du dégagement de la pensée humaine de ces grandes limites. Toutefois, ces grandes limites sont toujours opérantes. Ainsi aujourd’hui encore, environ 30 % des individus considèrent toujours que le soleil tourne autour de la terre. Une telle conception est régulée sur le marché de l’information. Ainsi aucun enseignant, chercheur, ou journaliste ne vient-il accréditer la thèse du géocentrisme.

Les symptômes du retour de l’obscurantisme

Plusieurs symptômes du retour à une certaine forme d’obscurantisme montrent que nous nous éloignons à nouveau de la pensée méthodique et rationnelle. Il y a en premier lieu tout ce qui relève de la perception du risque et de l’idéologie de la peur. On en voit un élément très tangible à propos des vaccins. 9 % des Français se méfiaient des vaccins au début des années 2000, proportion qui est de 40 % aujourd’hui. Cela manifeste le succès du précautionnisme, marque idéologique forte de notre temps qui se fonde sur notre mauvaise représentation des risques. Le complotisme est une deuxième illustration du retour en force de ces croyances irrationnelles. Le complotisme a toujours existé : il s’agit d’élaborations intellectuelles visant à contredire les interprétations officielles d’un fait historique ou d’actualité.

Par exemple, la théorie du complot contestera le fait que l’attentat de Charlie Hebdo a été fomenté, selon la version officielle, par les frères Kouachi. Cette vision s’adosse sur toute une série d’intuitions fausses qui se nourrissent du sophisme “à qui profite le crime ?” tendant à imputer la responsabilité d’un fait à un acteur qui en profite. L’établissement d’une telle liaison qui peut exister repose sur une erreur de raisonnement. Les embouteillages peuvent-ils être imputés aux pompistes pour la raison que les embouteillages accroissent les achats de carburants ? Troisième champ d’expansion contemporain des croyances : le surgissement du radicalisme et du populisme. Peu à peu se met en place une sorte de démagogie cognitive permanente non régulée par le marché des connaissances dans des domaines les plus divers : politique, sanitaire, environnemental, géopolitique. Tout cela révèle le retour des formes d’interprétation du réel qui s’éloignent de la pensée méthodique et du bon sens rationnel.

Les sources de l’obscurantisme contemporain

À la source de cet obscurantisme contemporain, il y a tout d’abord les caractéristiques fondamentales du cerveau humain et ses limites évoquées plus haut, qui feront que nous serons à tout jamais des “individus croyants” et qu’il y aura toujours une part insécable de croyances dans une collectivité humaine. Cette constance anthropologique, qui était présente à l’âge préhistorique ou au Moyen-Âge, n’a pas été effacée. L’empire des croyances ne disparaîtra jamais. L’enjeu est de le placer à un niveau acceptable pour le vivre-ensemble. Or nous sommes en train aujourd’hui de nous rapprocher d’une zone dangereuse. La deuxième cause s’inscrit dans une évolution de moyen terme qui a vu se développer des idéologies nouvelles. À partir des années 50, l’idéologie de la peur s’est incrustée dans les esprits nourris par le traumatisme des deux guerres mondiales et les dangers de la technologie, en particulier du nucléaire.

Il s’est développé petit à petit, via par exemple les écrits de Hanz Jonas et de Jacques Ellul, une idéologie anthropophobe qui porte une détestation de l’homme et de son action technologique sur l’environnement, avec l’idée que le pire doit toujours être envisagé pour le futur. Et donc qu’il faut y mettre des barrières au présent. Cette attitude peut être une posture sage dans certains cas, mais il ne faut sûrement pas la généraliser. La disposition mentale de la peur a été très utile pour la survie de l’espèce humaine. L’homme préhistorique qui vivait dans un environnement on ne peut plus menaçant avait tout intérêt à surestimer les risques pour s’en prémunir. Mais dans le monde de très grande sécurité qui est le nôtre aujourd’hui – l’espérance de vie n’a jamais été aussi élevée, et il n’y a jamais eu aussi peu de conflits – une surévaluation des risques amenant à croire que l’on est sans cesse en danger devient totalement contre-productive. Cette idéologie de la peur conduit sans cesse à évaluer le coût de nos actions – ce qui peut être une forme de sagesse – mais oblitère complètement les coûts de l’inaction. Or les coûts de l’inaction sont bien souvent plus élevés que les coûts de l’action Le refus de la vaccination est un bon exemple. L’individu se focalise sur les risques et ne tient pas compte des conséquences – pourtant bien plus grandes – d’une non-vaccination, cette dernière faisant courir non seulement un risque à soi mais aussi aux autres, par le biais de la contagion.

Les effets de la dérégulation du marché de l’information

La grande nouveauté qui se combine avec ces causes est la dérégulation du marché de l’information. Nous sommes en réalité au carrefour qui fait se rencontrer les grandes tendances du cerveau humain qui ont toujours existé, une méfiance vis-à-vis de la technologie née dans la dernière période contemporaine – un courant qui a sa légitimité tant il est vrai que la démocratie doit s’accommoder de contre-pouvoirs – et, dernier élément aujourd’hui, la dérégulation très forte qu’Internet représente sur le marché cognitif. Il y a désormais une disponibilité permanente d’informations en quantité énorme. Et face à cet ensemble, les individus cherchent en général assez spontanément les informations qui viennent confirmer leurs croyances préalables. D’où l’émergence de ce paradoxe informationnel : plus il y a d’informations disponibles dans l’espace public, plus la chance d’en trouver une allant dans le sens de croyances préexistantes augmente. Ainsi, loin de développer l’esprit critique, Internet rend-il plus crédule en amplifiant le “confort” cognitif des individus.

Deuxième facteur : l’accélération phénoménale de la vitesse de circulation de l’information, y compris pour la diffusion des théories du complot. Après les attentats du 11 septembre 2001, il avait fallu attendre un mois pour que se répandent les arguments complotistes ; aujourd’hui, c’est le jour même. Autre fait important : la technique Internet permet d’agréger les arguments en faveur de la crédulité. Quelques jours après l’attentat contre Charlie Hebdo, j’ai pu dénombrer plus de cent arguments en faveur de la théorie d’un complot.

Auparavant, ces arguments se diffusaient par le bouche-à-oreille, un canal qui ne permettait pas d’en mémoriser beaucoup. Du coup, les théories du complot ressemblaient souvent à des petites blagues de cour d’école et rares sont celles qui, plus robustes, dépassaient le stade de la diffusion sous forme de fanzines. À l’inverse, les arguments complotistes retiennent aujourd’hui l’attention à la fois parce qu’ils collent de très près à l’événement, et du fait de leur nombre. Résultat : ils sont reçus sur le mode du “tout ne peut pas être faux”, du “on nous cache quelque chose” ou du “il n’y a pas de fumée sans feu”. Un sondage récent a montré qu’un tiers de la population attribuait les attentats du 11 septembre à un complot…

Enfin, il faut souligner que sur ce marché dérégulé de l’information, c’est la loi du plus fort qui prévaut. Dans ce domaine c’est la motivation – c’est-à-dire le temps que vous êtes prêt à consacrer pour faire valoir vos idées – qui fait la différence. Or les croyants et radicaux de tous poils sont beaucoup plus motivés que les citoyens ordinaires rationnellement éclairés pour occuper cet espace public de l’information. Les commentaires d’articles sont généralement l’expression des plus radicaux et autres conspirationnistes. Ce n’est pas étonnant que n’ayant pas de place dans les espaces officiels, ils occupent cet espace virtuel. Résultat : en occupant une place dominante grâce aux moteurs de recherche, les croyants touchent les indécis. Une requête du type “les vaccins sont-ils dangereux ?” ouvre très vite sur un tunnel cognitif militant pour la non-vaccination. Or une fois le doute semé, les indécis risquent de s’abstenir de se faire vacciner.

L’émergence de la “démocratie des crédules”

Il s’agit d’une mécanique redoutable qui débouche sur ce que j’appelle une démocratie des crédules, dans laquelle tout le monde devient perméable à n’importe quelle croyance. Exact inverse d’une démocratie de la connaissance où tout le monde serait parfaitement éclairé, un état qui relève de l’utopie à cause de la part insécable des croyances que j’ai évoquée plus haut. Force est de constater que le bras de fer tourne à l’avantage de la démocratie des crédules. Et qui sont les crédules ? En réalité, tous ceux qui ne peuvent, ou ne veulent, investir l’énergie mentale nécessaire pour penser de façon méthodique, et qui vont en conséquence préférer le vraisemblable au vrai.

Cette attitude, qui relève d’une certaine forme de fainéantise intellectuelle, est tout à fait compatible avec un niveau d’éducation élevé. Le crédule est quelqu’un qui abdique face à la difficulté que représente la recherche de la vérité, soit par paresse, soit par conviction idéologique. D’un certain point de vue, ne pouvant pas être tout le temps vigilant, tout à chacun est un candidat potentiel pour la crédulité. Ce à quoi nous assistons, c’est au re-surgissement de l’homme préhistorique sur la scène contemporaine. Les mécanismes latents qui n’avaient jamais disparu – la vigilance aux risques, la peur du danger – sont réactivés à la puissance au carré sur Internet. Si dans la rue, un cri surgit, notre attention est attirée par un mélange de raisons qui combinant la curiosité, la peur etc. Or ces mécanismes sont amplifiés sur Internet où les filtres des “gate-keepers” n’agissent plus. La démagogie cognitive nous menace.

Le rôle amoindri des gate-keepers

Il faut combattre cette forme de despotisme démagogique qui est en train de s’installer, profitant de l’apathie des gens de bien et de raison. Les gate-keepers, ceux qui gardent le seuil et qui font le tri dans l’information en fonction de toute une série de critères – le vrai et le faux, le bien et le mal – ont de plus en plus de mal à exercer cette fonction. Le marché conventionnel de l’information est de plus en plus indexé sur le marché non conventionnel de l’information et du buzz qui l’a contaminé. Les journalistes sont des acteurs parmi d’autres de l’histoire qui s’écrit, mais ils en sont aussi en partie des victimes. On pense encore assez mal les effets pervers de ce marché dérégulé de l’information mais il n’est pas trop tard. Il faudrait que les citoyens ordinaires et éclairés prennent toute leur place dans cet espace dérégulé qui est occupé pour le moment par les “croyants” les plus motivés. Les scientifiques ont un rôle éminent à jouer pour contrecarrer ces processus.

Et ils en ont pris conscience. Il est vrai qu’il faut une énergie considérable pour démonter les arguments des croyants. Les scientifiques qui s’attellent à cette tâche sont souvent violemment attaqués. Il faut du courage. Les Académies, celle des sciences ou celle des technologies par exemple, s’inscrivent totalement dans cette démarche. Les médias sont aussi directement interpellés. Aux yeux des conspirationnistes, les journalistes ont perdu toute crédibilité. Il faudrait que la profession constitue une sorte de conseil de l’ordre – comme celui des médecins – avec possibilité de sanctionner lorsque des fautes déontologiques sont commises sciemment. Le CSA, qui dépend du pouvoir politique, n’est pas l’institution adéquate pour faire cela. Les médias y gagneraient la crédibilité qu’ils ont en grande partie perdue. Les médias devraient aussi pratiquer la “slow information” au lieu de courir après le buzz. Il faudrait instituer en la matière une sorte de discipline collective, une démarche qui n’a, il est vrai, rien d’évident dans l’univers concurrentiel des médias. En matière de santé publique, il est très urgent de faire de la slow information parce que la science a besoin de temps pour défaire des rumeurs ou, à l’inverse, valider des informations.

Le front éducatif en faveur de la raison

Enfin, il faut agir au niveau de l’éducation. L’Éducation nationale paraît avoir oublié en cours de route sa vocation, qui est de rendre les esprits en formation autonomes intellectuellement. Face à la révolution du marché de l’information, il faut une révolution pédagogique. Beaucoup d’initiatives sont prises par des enseignants à l’échelon individuel, mais il faut une démarche rationnelle d’ensemble et intégrer des programmes pour apprendre à résister à tous les biais cognitifs qui peuvent nous tromper. La confusion entre corrélation et causalité peut être traitée dans beaucoup de matières. Plus que jamais il faut développer l’esprit critique et la pensée méthodique et apprendre à se méfier de ses propres intuitions.

Pour l’heure, bon nombre d’individus – et des jeunes en particulier – s’orientent dans cet océan d’informations sans cette boussole indispensable. Du coup, en allant chercher – et en trouvant bien souvent – des informations qui les confortent dans leurs préjugés, ils sont victimes du biais de confirmation. Et les journalistes devraient être aussi sensibilisés à ces processus. Quand on fait profession de diffuser de l’information, il est aujourd’hui plus que jamais nécessaire de développer son esprit critique pour ne pas être victime de ces biais. Ce qui n’était pas forcément nécessaire il y a vingt ans, devient aujourd’hui urgent. La bataille pour la révolution de la raison n’est pas perdue.


Bio express de Gerald Bronner Spécialiste des croyances collectives 

Gérald Bronner est professeur de sociologie à l’université de Paris-Diderot et membre de l’Académie des technologies. Il travaille sur les croyances collectives, les erreurs de raisonnement et leurs conséquences sociales. Il a publié plusieurs ouvrages sur ces questions, dont ‘L’Empire des croyances’ (Puf, Paris, 2003), couronné d’un prix par l’Académie des sciences morales et politiques, et, plus récemment, ‘La Démocratie des crédules’ pour lequel il a reçu de nombreux prix (Prix de la Revue des deux Mondes, Prix de l’Union rationaliste). Son dernier livre, ‘La pensée extrême – Comment des hommes ordinaires deviennent des fanatiques’ (Puf, Paris, 2015) a reçu le prestigieux European Amalfi Prize For Sociology and Social Sciences."

Source: lenouveleconomiste.fr

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