05/02/2015

1917-2017: Le retour des emprunts russes en Grèce ?



1917-2017 Le retour des Emprunts Russes?



La tension monte en Grèce.

Hier soir, la BCE a fermé le robinet aux banques grecques, faute d'accord sur
la dette.

Vous et moi savons que la Grèce ne remboursera jamais sa dette.

Problème : la France détient 40 milliards d'euros de dettes grecques.


Autrement dit, nous contribuables, allons éponger 40 milliards d'euros au
profit des grecs… Et peut-être même plus, si notre gouvernement décide d'aller
les secourir.

Certains diront que ce message est bien pessimiste.

En effet, une bonne nouvelle devrait nous rassurer.

Le nouveau ministre grec des finances a une idée de génie. Il propose un
marché très simple : la Grèce échangerait sa dette contre une obligation
perpétuelle qui verserait des intérêts - sans jamais rembourser la dette en soi.

La dette grecque reviendrait entre les mains de l'Etat grec, en échange
d'intérêts " ad vitam eternam ".

L'offre paraît trop belle pour être vraie. Et pour être honnête, elle vous
rappelle peut-être une situation dans laquelle les investisseurs français ont
perdu leurs économies au début du 20ème siècle.


Conseil de lecture
La Grèce, catalyseur d'un effondrement de l'Europe ?

"Lorsque le délire prend fin, les gens tous ensemble, d'un seul élan, retiennent leur argent, les banques tous ensemble, retiennent les crédits, et la dette redevient dette, comme c'est toujours resté le cas. Le crédit est détruit. Soudain, il n'y a plus assez pour les tâches quotidiennes."
Une Bulle Qui Ruina Le Monde, Garet Garrett, page 32.

Les emprunts toxiques ont ruiné plus d'un épargnant dans le passé.
Les emprunts mexicains et russes, mais aussi cette bulle qui ruina
le monde - les dettes publiques des années 20.

Demain, la dette grecque ? A quoi devons-nous nous attendre aujourd'hui ?
C'est ce que vous découvrirez dans le dernier livre édité par l'Institut Coppet,
"Une bulle qui ruina le monde" de Garet Garrett.
Cette solution rappelle en effet les douloureux emprunts russes. Ce sont des
emprunts émis par la Russie entre 1822 et 1917.

Les Français étaient friands de cet investissement qui rapportait. 30% des
profits du Crédit Lyonnais d'avant 1914 provient exclusivement des intérêts des
emprunts russes.

On estime même qu'un tiers de l'épargne française sera mobilisée dans ces
emprunts.

L'Etat français soutient activement ces emprunts. C'est une garantie non
négligeable, un peu comme les dépôts bancaires garantis jusqu'à 150 000€ (en
théorie).

Les journaux s'en font un écho favorable. Ce que les investisseurs ne savent
pas, c'est que ces journaux sont payés par l'Etat russe pour faire campagne en
faveur des emprunts (6,5 millions de francs de l'époque en 15 ans).

D'un coup, les bolcheviques arrivent au pouvoir.

Le 29 décembre 1917, ils annulent unilatéralement ces emprunts. Du jour au
lendemain, tous ces jolis papiers de créance ne valent plus rien.

Les investisseurs se retrouvent ruinés.

Ce n'est pas la première fois dans l'histoire financière française qu'un
emprunt étranger est annulé. Sous Napoléon III, l'emprunt mexicain a été annulé
unilatéralement par le Mexique. L'Etat français avait alors remboursé une
partie des prêts aux investisseurs.

Mais pas en 1917. La première guerre mondiale a laissé la France exsangue. Il
n'est pas possible de faire payer tous les contribuables pour le malheur des
investisseurs et des banques.

98 ans plus tard, la dette grecque menace d'éclater à la figure des Français.
Oui, il y a bien des différences - les emprunts russes ont été contractés
volontairement par les Français, alors que les politiques nous ont imposé
l'achat de la dette grecque.

Mais le fond reste le même : un régime politique qui érige en valeur suprême
la négation des créances du passé.

Vous pensez que j'exagère, sans doute. Après tout, nos journalistes parlent
de Syriza comme d'un parti tout à fait respectable.

Pourtant, Syriza a bien promis au peuple grec l'annulation des deux tiers de
la dette publique.

Question : Qui paiera la facture ?

Meilleures salutations,


Damien Theillier Institut Coppet

Plus: Le coup de force de la BCE.
- et Actualités Grèce.

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