Positionnement central

C'est mince. La gifle du premier tour n'a pas stimulé, elle a anéanti. Quel discours tenir ? Dans les deux camps on a scruté la carte des résultats . Peine perdue, aucun enseignement à en tirer. Les frondeurs du PS ont été balayés comme l'ont été les socio-démocrates ; les constructifs LR comme les partisans d'une opposition dure. Seuls les candidats « protégés » par En marche ont clairement tiré leur épingle du jeu. Les deux partis qui avaient changé leur projet après la présidentielle ne trouvent plus rien à défendre. Quand au vent du renouvellement, il questionne les façons habituelles de faire campagne. Les soutiens de personnalités sont-elles ainsi une si bonne idée au temps du dégagisme ? Ils ne sont plus utilisés qu'en désespoir de cause, comme Anne Hidalgo et Christiane Taubira venant défendre Najat Vallaud-Belkacem mercredi. 

Le macronisme agit comme un poison. Dans son positionnement central, tout candidat En marche capte sans problème l'électorat de droite s'il affronte un adversaire PS, et l'électorat de gauche face à un candidat LR. Plus insidieux, le réflexe d'unité qui naissait dans les coups durs s'est évanoui. Hamon soutient le candidat mélenchoniste contre Valls dans l'Essonne. Pourquoi ? Parce qu'en gagnant la présidentielle, Macron a mis à nu l'artifice qui faisait tenir, au PS comme à LR, les courants ensemble. L'important est la cohérence idéologique, a-t-il imposé. Cette cohérence lui a permis de capter une partie de leurs troupes. Elle diffuse désormais le venin de la discorde chez ce qui lui reste d'adversaires. 

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